La restauration scolaire à Granville : des repas bio et locaux pour les enfants
La Ville de Granville poursuit sa politique du « Bien manger » en augmentant la part de produits locaux, de qualité, labellisés et bio au sein de la restauration scolaire des écoles publiques (groupes scolaires des Docteurs Lanos, Simone Veil et Jules Ferry) et privées (écoles Notre-Dame et Saint-Paul) malgré l’augmentation des coûts des produits et de l’énergie.
59% de produits Bio dans les cantines granvillaises
Les lois Egalim et Climat et Résilience encadrent la qualité des produits achetés entrant dans la composition des repas servis en restauration collective : depuis l’année 2022, les repas doivent comporter au moins 50 % de produits de qualité et durables dont au moins 20 % issus de l’agriculture biologique. Les produits de qualité et durables sont des produits labellisés : produits issus de l’agriculture biologique, Label Rouge, AOC, AOP, indication géographique, mention « fermier ». Ils sont passés, dans les cantines granvillaises, de 13% en 2019 à 68% en 2024. Les produits biologiques sont quant à eux passés de 5% en 2019 à 59% en 2024.
Parmi les actions menées par la Ville de Granville dans le cadre de la restauration scolaire, plusieurs objectifs sont fixés :
- Continuer à augmenter la part de produits biologiques et labellisés,
- Diversifier les menus végétariens (1 par semaine),
- Poursuivre la réduction du gaspillage alimentaire,
- Maintenir une politique tarifaire différenciée en fonction des revenus des familles (10 tranches tarifaires pour la rentrée scolaire 2025 – 2026),
- Veiller au bon équilibre alimentaire de l’enfant en poursuivant notre travail avec une diététicienne.
La qualité nutritionnelle au cœur des repas
Dans le cadre de la restauration scolaire, les repas servis doivent respecter les recommandations nutritionnelles du GEMRCN (Groupement d’Etude des Marchés en Restauration Collective et de Nutrition) qui vise à promouvoir une alimentation de qualité et a pour vocation de lutter contre l’obésité et l’apparition des différentes pathologies cliniques. La Ville de Granville relève déjà le défi de l’équilibre alimentaire : tous les repas sont préalablement élaborés par une diététicienne.
Un approvisionnement local, bio et varié
© Benoit Croisy – Coll. Ville de Granville
En 2025, la politique alimentaire de la Ville reste inchangée et concrètement dans les assiettes des écoliers, cela se traduit par :
- Les consommations de viandes de volailles, pains, légumes, yaourts et laitages d’origine biologique issus de Normandie,
- Toutes les céréales et la plupart des fruits et légumes sont issus de l’agriculture biologique,
- La viande est souvent labellisée ou issue de l’agriculture biologique, d’origine locale quand c’est possible (Normandie et Bretagne),
- Les portions sont ajustées en fonction de l’âge des enfants pour limiter le gaspillage alimentaire,
- Le fromage est proposé à la coupe pour limiter les petits emballages plastiques et renforcer le plaisir de la dégustation,
- Le personnel de restauration est impliqué pour accompagner les enfants et les inviter à goûter à tout.
© Ose Environnement
Dans ce cadre, la Ville de Granville a réalisé un partenariat avec OSE Environnement, qui produit des légumes et approvisionne la cuisine centrale pour l’élaboration des repas. En effet, depuis 2025, les carottes et pommes de terre bio que les écoliers retrouvent dans leur assiette poussent au jardin du Val, à Yquelon. Ils sont livrés à la cuisine centrale de Granville, située à proximité, pour l’élaboration des repas. L’équipe de maraîchage, constituée de 6 personnes en insertion professionnelle, participe à la production et à la récolte de légumes.
Si le contrat initial, signé pour 4 ans, prévoit la livraison à hauteur de 38% et près de 30% de consommation annuelle de pommes de terre et carottes, la quantité et la diversité des produits proposés pourront être révisées chaque année.
Les circuits courts et le Bio au-delà de l’assiette
La Ville de Granville a mis en place plusieurs actions favorisant les circuits courts et le respect de l’environnement :
- La réalisation de serviettes en tissus lavables et réutilisables.
Le Pôle Insertion PEP’S a proposé à ses agents des ateliers de couture en supplément des services d’entretien du linge professionnel. De la première utilisation d’une machine à coudre à la réparation manuelle d’un bouton, une dizaine d’ateliers ont été mis en place au cours desquels les agents ont pu se familiariser avec la couture et réaliser plusieurs projets pour les services de la Ville de Granville, dont des serviettes réutilisables pour le service Éducation, Enfance, Jeunesse.
- Un marché passé pour les produits d’entretien, sans perturbateurs endocriniens.
Depuis septembre 2024, la commune a engagé une démarche visant à supprimer l’utilisation de produits d’entretien contenant des perturbateurs endocriniens*.
Cette initiative, conduite en concertation avec les agents et les responsables des services (Éducation, FJT et Cuisine centrale), s’inscrit dans une volonté de préserver la santé des utilisateurs tout en limitant l’impact sur l’environnement.
Le marché conclu avec l’entreprise ObyoBretagne en mars 2025 a permis :
- De réduire de moitié le nombre de produits d’entretien employés ;
- De généraliser l’usage de solutions exemptes de perturbateurs endocriniens ;
- De limiter le recours aux produits comportant des pictogrammes de danger ;
- D’harmoniser les pratiques grâce à une gamme commune pour l’ensemble des sites.
Cette démarche représente un progrès significatif, bénéfique à la fois pour les agents et pour l’environnement local.
Prochaines étapes :
- Une formation dédiée à l’harmonisation des bonnes pratiques sera proposée aux agents ;
- Un dispositif de retour des emballages vides sera organisé avec l’entreprise, afin de favoriser leur réutilisation ou leur recyclage.
*Les perturbateurs endocriniens (PE) sont “des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme” qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien des humains, les hormones. Les PE sont présents dans des pesticides, des polluants environnementaux, des plastifiants, des médicaments… Source Inserm
- La collecte de biodéchets alimentaires avec Les Alchimistes.
Dans le cadre du dispositif de collecte et de valorisation des biodéchets, une convention a été signée en 2025 avec l’entreprise Les Alchimistes, spécialisée dans la collecte et la valorisation des biodéchets alimentaires. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la loi Egalim, qui impose aux collectivités la mise en place d’une gestion rigoureuse des déchets et des pertes alimentaires.
Afin d’accompagner ce déploiement, les agents de la cuisine centrale ont bénéficié d’une formation dédiée, dispensée par l’entreprise, pour bien comprendre le circuit des biodéchets et identifier précisément les produits concernés.
Comment se passe la valorisation des biodéchets ?
Les biodéchets sont collectés dans des sacs biodégradables fournis par l’entreprise, puis entreposés dans des bacs installés à la cuisine centrale : quatre dédiés aux déchets alimentaires et deux aux pertes alimentaires. Chaque semaine, Les Alchimistes assurent la collecte, réalisent une pesée des bacs, évaluent la qualité du tri et procèdent ensuite à la valorisation sous forme de compost.
Depuis le 1er janvier 2025, ce dispositif a permis la production de 1 512 kilogrammes de compost, représentant une surface fertilisable de 151 m² de terres agricoles. La moitié de ces biodéchets provient directement des préparations culinaires (notamment les épluchures et résidus alimentaires).
Un impact sur la restauration scolaire
Chaque année, près de 78 000 repas sont servis dans les écoles publiques, sur un total de 221 000 repas distribués dans l’ensemble des structures de la commune (résidence autonomie Les Herbiers, FJT, CPFA, AGAPEI, crèches et base hélicoptère). Au-delà de la seule valorisation des déchets, ce dispositif offre également un outil d’observation précieux : il permet d’adapter plus finement les portions servies, notamment dans les écoles, dans le cadre de l’éducation au goût.
